Comment relire un texte

La relecture constitue une composante incontournable du processus de création d’un texte. Bien sûr, vous pouvez passer outre : y arriver sans aucune déconvenue est par contre tout aussi probable que de décrocher la super cagnotte de l’EuroMillions. Même le plus aguerri à lire et relire, écrire et réécrire, n’est pas à l’abri d’une sournoise — forcément — coquille dissimulée entre les lignes. Voici cinq conseils à suivre pour traquer sans état d’âme vilaines maladresses et incorrections.

1. Relire une première fois

Pour commencer, une première relecture de votre texte dans sa globalité doit être réalisée. Elle permet de repérer la plupart des fautes ; orthographe, grammaire, syntaxe, typographie… Cette relecture d’ensemble est absolument indispensable mais loin d’être suffisante. Comme toutes les premières fois, elle passera forcément à côté de certaines subtilités, que seule une ou plutôt plusieurs relectures ciblées pourront repérer.

2. Relire « ciblé »

Une fois la relecture globale effectuée, il vous faut déjà recommencer mais cette fois-ci en relisant « ciblé ». Relire « ciblé », c’est parcourir à nouveau votre texte en vous attardant sur un seul aspect à la fois, ce qui signifie une relecture par angle d’observation. Les basiques : la grammaire et l’orthographe, la ponctuation et la typographie (caractères spéciaux, espaces insécables, abréviations, césures des mots, etc.), le lexique (la justesse des mots employés) et le style (structure du texte, agencement, composition des phrases etc.). S’il s’agit d’un texte académique ou scientifique, une relecture spécifique aux conventions bibliographiques pertinentes pour vous (ou plutôt pour vos lecteurs) devra également s’y ajouter.

3. Relire à haute voix

Relire à haute voix est une étape souvent négligée : elle permet pourtant de donner vie à votre texte et d’en apprécier toute la musicalité. Oui, rien que ça, mais surtout rien de mieux pour se rendre compte d’une lourdeur stylistique, d’une ponctuation chancelante, d’une répétition passée au travers des relectures précédentes... Trois raisons largement suffisantes pour ne plus s’en passer.

4. Faire relire

Lorsque l’on a travaillé et retravaillé un texte, on finit très souvent par ne plus rien y voir du tout. Un autre regard s’avère alors nécessaire et particulièrement précieux. Par un proche, un collègue, un professionnel* ; une relecture extérieure devrait toujours être de mise lorsque le texte est particulièrement important. Mais à partir de quel moment l’est-il ? Le « ça dépend » ne constitue pas vraiment une réponse valable. À mon sens, un texte devrait être relu par un autre œil de lynx que le vôtre, à partir du moment où il est destiné à être lu par une autre personne que vous, dans un cadre professionnel s’entend.

5. Relire une dernière fois

Pour finir, parce qu’il va bien falloir mettre un point final à ce texte que vous ne pouvez certainement plus voir à présent, une toute dernière relecture globale doit encore être réalisée. L’idéal est de laisser « reposer » votre prose, et vous aussi par la même occasion, une nuit ou au minimum quelques heures. Vous serez ainsi plus frais, l’esprit et l’œil neufs, pour tirer le meilleur parti de cette dernière relecture. Et comme pour toutes les dernières fois, la meilleure manière de l’aborder est de faire comme si c’était la première...

*ACE Translations a par exemple ;).