Sora fais-moi peur

Après les images, créer des vidéos à partir d’un texte est aujourd’hui possible. OpenAI a fait jaser cette semaine en présentant Sora, la petite sœur de DALL.E, la génératrice d’images à partir de prompts, avec laquelle je m’amuse depuis quelques mois déjà pour illustrer des chats en action au bureau (ne me demandez pas pourquoi, je n’ai pas d’explication si ce n’est celle que j’adore les chats, ça a sans doute un lien #watson).

L’innovation et la rapidité avec laquelle l’IA générative se perfectionne laissent songeur, surtout qu’il devient de plus en plus difficile de distinguer l’authentique de l’artificiel… Et c’est là que le bât blesse. Comment faire encore confiance aux images ? Saint Thomas se trouverait fort emprunté aujourd’hui (si vous n’avez pas la réf, c’est par …).

Il y a quelques mois, j’évoquais la possibilité de labelliser la création de contenus, d’une « garantie sans IA ». La question se pose à présent de plus belle et mon petit doigt me dit qu’il faudra y répondre tôt ou tard… Pour des enjeux liés tant aux risques de désinformation qu’à ceux de précarisation des professionnels des industries créatives.

La composante économique entre en effet plus qu’en ligne de compte… Après l’industrie de la traduction fortement mise à mal ces deux dernières années, celle des rédacteurs et copywriters, dont la grève des scénaristes à Hollywood a été révélatrice du mal-être, les artisans de l’image, de l’illustration et de la vidéo, se préparent à être fortement bousculés…

Dans une approche de communication éthique et responsable, quelques bonnes pratiques et garde-fous se doivent d’être mis en place… Pour que l’utilisation de ce type d’outils se révèle constructive et positive, sans péjorer la valorisation de la création humaine.

Mais à quel niveau agir ? L’initiative individuelle me semble déjà un premier pas. Du côté du créatif, indiquer quand et comment une IA générative a été utilisée constitue le b-a.-ba.

Du côté du mandant, valoriser les approches « human made » et les savoirs-faires créatifs me semble un must. La responsabilité sociale d’entreprise (RSE) trouve ici un vrai levier pour s’exprimer… Il ne reste plus qu’à l’actionner !

La photo : une (vraie) photo d’un (vrai) chat dans un (vrai) jardin. Contrairement à mes chats promptés, le mien fait ce qu’il lui plait en matière de pose… Voilà peut-être une explication à ma lubie créatrice précédemment citée ;).